jeudi 17 août 2017

Thrillers & Polars noirs féministes : rape and revenge



Idéal pour bronzer à la plage ou pour traîner en ville à une terrasse de café, je vous propose quatre polars dont les héroïnes sont des femmes qui décident de mener l'enquête, soit pour leur propre compte, soit pour se venger après un viol ou du harcèlement, bref, des femmes qui trouvent que, décidément, trop, c'est trop ! Attention : noirs, grinçants et drôles, bien sûr.

Fuckwoman de Warwick Collins - 10/18 


A Los Angeles, Superwoman est à double face, comme le veut le code du genre, journaliste le jour et justicière la nuit, pratiquant les arts martiaux et la lutte, F-woman -en politiquement correct de la presse étatsunienne- s'attaque en solitaire aux violeurs en série et leur inflige les "derniers outrages" avec un pénis de buffle momifié. Elle tague ensuite les fesses de ses victimes avec des slogans politiques et féministes, pour leur apprendre. La police et un méchant psychologue sont à ses trousses. Il faut dire que ça fait tout drôle aussi :
" La vérité, c'est que je ne sais vraiment plus ce qui se passe dans cette foutue ville. On a une femme en liberté dans les rues, qui se fait appeler Fuckwoman, s'est spécialisée dans le viol des hommes soupçonnés d'avoir violé, et deux ou trois milliers de nos braves citoyens qui campent devant la mairie et braillent pour qu'elle soit élue maire ". Bref, c'est la merde. Pastiche de plusieurs genres littéraires, à lire pour avoir un aperçu de ce que pourraient devenir les relations femmes-hommes si ça continue comme ça.

#Jenaipasportéplainte par Marie-Hélène Branciard - Edition du Poutan




A la fin d'une manifestation pro-Mariage pour tous, une photographe de presse, Solün, trouve une victime salement amochée à qui elle porte secours. On suspecte un ou des violeurs en série, une commandante de police mène l'enquête de Paris à Dijon, aidée à son corps défendant par une armée de hackeuses géniales, de lesbiennes et geek solidaires qui utilisent les réseaux sociaux pour retrouver les prédateurs. Haletant, rapide, alerte, la puissance des médias sociaux permet de trouver les coupables, et... de venger les victimes. Le message est évidemment féministe en ce qu'il dénonce le viol, les agresseurs sexuels : aux mauvais traitements et injustices faites aux femmes répondent des méthodes non conventionnelles de résolution des enquêtes policières. Un peu rapide dans le style et le rythme, sacrifiant la profondeur des personnages, mais efficace et optimiste. Mon billet du 4 novembre 2016 lors de sa sortie.

Dirty week-end par Helen Zahavi - Phébus libretto


Bella vit à Brighton, station balnéaire anglaise, dans un sous-sol sans air et sans soleil. Petite, menue et fragile, on lui a appris à être une bonne perdante. Elle veut juste qu'on lui fiche la paix et qu'elle puisse lire tranquillement les petites annonces de journaux gratuits qui arrivent dans sa boîte aux lettres. Mais son voisin d'en face n'arrête pas de la mater derrière sa fenêtre en surplomb de celle de Bella. De plus, il la harcèle au téléphone, situation en somme assez banale pour les femmes, on a toutes vécu ça ! Sauf que, moins banal, Bella va chez le voisin et le tue avec un marteau.
Enhardie, et comme elle n'en peut vraiment plus, elle se lance " dans l'hygiène publique, l'enlèvement des ordures, la désinfection ". Et il y a du travail dans le secteur. Un roman noir british (c'est un compliment chez moi !) avec des notations très précises sur les multiples façons dont les hommes pourrissent la vie des femmes, pas du tout politiquement correct, mais tellement drôle et jouissif, que j'en avais fait un billet en Mars 2014.

Les ravagé(e)s par Louise Mey - Pocket


Alex Dueso, flicque et mère célibataire travaille à Paris, à la Brigade des crimes et délits sexuels -inexistante en France, elle est inventée pour les besoins du roman, vous pensez bien ; elle enquête sur des affaires de harcèlement sexuel. Or, voici que se produit une série d'attaques d'un nouveau genre : des hommes hétérosexuels sont attaqués, violés et torturés par des prédateurs redoutables. A tel point que les mecs n'osent plus sortir le soir. Documenté de statistiques précises sur les torts (harcèlement, agressions, viols) faits aux femmes habilement introduites dans les dialogues des protagonistes, le roman vous embarque et vous balade du début à la fin. C'est français : ne nous fâchons pas avec les gars (et là, ce n'est pas un compliment chez moi, du coup). Le lieutenant mâle est raide dingue de sa cheffe, et le plus fidèle soutien des femmes en détresse. Un saint à canoniser. Mais c'est divertissant et ça change bien des polars à la testotérone qu'on nous propose habituellement. Mais c'est le moins épicé des quatre, à mon goût. Toutefois Louise Mey est une autrice à suivre.

Bonnes lectures !

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