jeudi 8 mai 2014

De l'importance de l'éducation des filles

Les femmes constituent les deux tiers des illettrés sur la planète.
Actuellement dans l'actualité portée par les médias sociaux, notamment Twitter, les medias traditionnels ne s'en sont fait l'écho qu'avec retard et uniquement parce que la pression sur Twitter ne retombe pas, il y a l'enlèvement de 234 lycéennes nigérianes par la secte islamiste fondamentaliste Boko Haram dirigée par un fanatique haineux des femmes : Abubakar Shekau. Les fanatiques des religions obscurantistes ne s'y trompent pas : l'éducation des filles est clé. Clé du développement, clé de l'émancipation, clé de l'empowerment des femmes, et ils n'en veulent à aucun prix. Il veulent l'asservissement des femmes exclusivement à leur service : sexuel, reproductif, entièrement dédiées à leur domesticité sans possibilité d'évasion ou d'une quelconque émancipation qui leur ôterait leurs privilèges de mâles, servis dans leurs foyers par une ou plusieurs épouses/domestiques. Pieds et poings liés par la dépendance économique et par la charge harassante d'innombrables enfants. Car des filles éduquées font des femmes qui reprennent le pouvoir sur leurs vies.


Femmes vendues comme esclaves ou bétail contre sommes dérisoires, violées, donc "démonétisées" puis mariées de force : le catéchisme des religions obscurantistes.

31 millions de filles en âge scolaire ne vont pas à l'école, ou en sont retirées précocement. Les raisons : les mariages précoces (le chef de la secte Boko Haram a menacé d'épouser deux jeunes filles enlevées âgées de 9 et 12 ans), les frais de scolarité (on préfère investir sur les garçons, bourde économique très répandue qui n'arrête pas de tirer l'humanité vers le bas), la violence sexuelle (Boko Haram encore : viols et mariages forcés attendent les jeunes filles en leur pouvoir), et enfin, manque d'installations sanitaires adaptées. Évidemment, ce manque de sanitaires pour filles est voulu, par fortuit. Tout est bon pour les décourager.


Or les bénéfices d'une solide éducation pour les femmes sont les
suivants : fin des mariages précoces, elles sont plus susceptibles de se marier 4 ans plus tard, elles meurent moins des conséquences de la grossesse et de l'accouchement, elles ont moins d'enfants, et ceux-ci ont de meilleures possibilités, notamment en matière d'espérance de vie et de santé, et enfin, leurs enfants vont, comme leurs mères, à l'école. Oui, investir dans la scolarisation des filles produit du progrès humain, n'en déplaise aux patriarcaux qui nous préfèrent à leur service exclusif, quel que soit par ailleurs le prix à payer. Leurs privilèges de classe/caste surpassent même l'avenir de l'humanité sur cette planète. Plus les filles et femmes s'émancipent, plus leur guerre contre les femmes fait rage. Aller à l'école dans certains endroits de la planète, c'est pour une fille, un héroïsme quotidien.

Si chez nous, ce n'est plus le cas, et que les filles reçoivent la même éducation que les garçons, la discrimination se fait plus tard, lors de la sélection à l'entrée dans certaines formations et filières. Ou, si elles insistent, dans la promotion de leur carrière, où tout est bon pour les décourager, notamment dans les entreprises à entre-soi masculin, à réunions plombantes interminables et occupation in extenso du temps dans la journée. J'en ai une dans mon voisinage : ils travaillent jour et nuit, samedis, dimanches et fériés, occupent le temps et l'espace, sont certainement peu productifs -ce qui arrive quand on n'a pas d'horaires- et bien entendu, les filles sont rares. Comme par hasard, c'est une boîte d'informatique.

C'est d'autant plus injuste que les filles sont meilleures partout, comme le rapporte cet article de Slate. Depuis 100 ans, et dans toutes les
matières : c'est ce que révèle une méta-analyse publiée aux États-Unis. De plus, ce fait est stable depuis 100 ans. Il n'y a donc pas de "crise" des garçons, comme le prétendent des masculinistes revanchards. Les filles sont et ont toujours été meilleures, aussi bien en mathématiques et sciences, avec un fort avantage sur la lecture et les langues. La guerre aux filles est donc loin d'être terminée, que ce soit dans leur entrée aux postes les plus valorisants et les mieux rémunérés chez nous, et ailleurs, comme au Nigéria, où l'éducation les sort de l'esclavage domestique auquel elle sont promises, avant qu'elles n'investissent les universités et les postes de pouvoir.

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Actualisation 9 mai 2014 : Manifestation à Paris 13 mai à 18 H Place du Trocadéro - Manifestation également le 12 mai 18 H 30 place de Jaude à Clermont-Ferrand. Et peut-être dans votre ville : renseignez-vous.


#BringBackOurGirls !
#RendezNousNosFilles ! 

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