mardi 27 juillet 2010

Des nouvelles d'un grand Groupe de Distribution

Actualisation 1/8/2010

Décidément, il ne fait pas bon sortir de son sexe social : un laboratoire américain qui travaille sur une maladie de filles qui donnerait en plus d'un "sexe ambigu", une forte pilosité et une grosse voix (HSC ou Hyperplasie Congénitale des Surrénales, c'est le nom de la maladie) profite de l'occasion pour parler d'absence d'instinct maternel ou de "jeux de garçons" comme symptômes associés ! 
Voir les sites de TETU et de France-soir.
Encore les ravages d'une vision biologisante des êtres humains et donc des lesbiennes !


Dans un de ses précédents billets, Emelire s'indignait des publicités "Carte du Magasin" du grand distributeur français créé en 1963 à la croisée de deux routes (d'où son nom), et proposait de s'exprimer sur leur site en guise de protestation. Je l'ai fait le jour même, et puisque en fin d'année dernière, j'avais enquêté dans 3 de leurs magasins (et quelques concurrents) sur la disposition de leur rayon jouets à la demande de Mix-cité, j'en ai profité pour leur faire un rappel de vaccin sur ce sujet lors du même message.

La réponse de leur service Consommateurs France vient de me parvenir par la bonne vieille Poste de François 1er. Rapidité, efficacité, traitement personnalisé des réclamations et objections : ça se veut très professionnel.

Voici la réponse : je résume le premier point, la carte Fidélité. L'écoute des clienTS est primordiale pour améliorer la qualité du service [....] Ils transmettent mes remarques à la Direction de la Publicité afin d'alimenter leur réflexion et créativité. Espérons que nos remarques vont les inspirer pour les campagnes à venir.

Au sujet des jouets, la réponse est plus argumentée : "...l'organisation de notre assortiment de jouets résulte d'une segmentation destinée à aider notre clientèle à se repérer plus facilement lors de ses achats. On peut ainsi distinguer dans les rayons jouets : - les jouets 1e âge mixtes ; - les jeux éducatifs mixtes garçon ; - les jouets plus "spécifiquement garçon" ;
- les jouets plus "spécifiquement fille".
Pour celui ou celle qui achète un jouet pour l'offrir, cette "stratification" de l'assortiment, communément partagée sur le marché du jouet, {Certainement pas : j'ai vu d'autres magasins où cette classification n'existe pas, ils sont même assez seuls à ranger leurs rayons de la sorte} ne vise en aucun cas à faire perdre de vue l'essentiel : faire son choix pour faire plaisir à l'enfant qui recevra le jouet en cadeau et répondre au mieux à ses envies, ses attentes en tenant compte de sa personnalité."

Vous remarquez le "jeux mixte garçon" qui n'a pas son correspondant "mixte fille" ; d'autre part, c'est quoi un jouet spécifiquement garçon et un jouet spécifiquement fille sinon une projection culturelle des parents et de la société sur les rôles sociaux qu'on attend d'eux quand ils seront
adultes ? Ses "envies et attentes, sa personnalité" sont en devenir, et formatables selon les diktats de la société de consommation et de son médiateur, le distributeur. Conformez-vous aux sexes sociaux qu'on impose, et surtout consommez ce qu'on vous dit de consommer. Je crois que c'est cela le but proposé par les rangements de ce distributeur, rangements-alibis présentés comme facilitant la vie trépidante des client-e-s.

Lequel conclut par "Rappelons que [si nous entendons] mettre la plus large palette de produits et services à la disposition du plus grand nombre, c'est en s'adressant avant tout à un consommateur citoyen, responsable et libre de ses choix dans lesquels nous ne saurions interférer". Tout à fait d'accord : libre de ses choix et de ses fournisseurs !

mercredi 21 juillet 2010

Andrea Dworkin & Arundhati Roy







 
Voici deux citations de deux femmes très différentes l'une de l'autre, mais dont la vision du monde finit quand même par se rejoindre...
"Les hommes se sont approprié le point de vue humain; ils en sont les auteurs ; il leur appartient. Les hommes sont des humanistes, des humains, il sont l'humanisme. Les hommes sont des violeurs, des violents, des pilleurs, des tueurs ; ces mêmes hommes sont prophètes religieux, poètes, héros, personnages de romance, d'aventure et d'accomplissement, des figures anoblies par la tragédie et les défaites. Les hommes ont revendiqué la terre, l'ont nommée Elle. Les hommes L'ont détruite. Les hommes ont des avions, des fusils, des bombes, des gaz létaux, des armes si perverses et mortelles qu'elles défient toute imagination humaine. Les hommes luttent entre eux et luttent contre Elle ; les femmes luttent pour être admises dans la catégorie "humains" en imagination et dans la réalité. Les hommes luttent pour garder la catégorie "humains" étroite, circonscrite par leurs propre valeurs et actions ; les femmes luttent pour changer le sens que les hommes ont donné au mot, pour transformer sa signification en l'imprégnant de l'expérience des femmes".
Andrea Dworkin (Photo) in Pornography : Men possessing Women (Texte en anglais)
"Ils regardaient le monde sans jamais se poser de questions sur son fonctionnement. Pourquoi l'auraient-ils fait puisque c'était eux qui le faisaient marcher ? Mécaniciens promus à l'entretien de rouages différents dans une même machine".
Arundhati ROY in Le Dieu des Petits Riens
Andréa Dworkin : féministe américaine 1946 - 2005 - peu traduite en français sauf l'ouvrage Pouvoir et Violence sexiste aux Editions Sisyphe.
Arundhati Roy : écrivaine indienne née en 1961 au Kérala, pacifiste militante pour le désarmement nucléaire, environnementaliste et altermondialiste.
Prix Booker pour Le Dieu des Petits Riens en 1997, roman traduit en plusieurs langues. Plusieurs de ses autres écrits sont disponibles sur Internet et Wikipedia en français et en anglais.

jeudi 15 juillet 2010

Se faire du blé avec le blé ?







Charles Beigbeder, membre du MEDEF, financier ayant à investir le produit de la vente de POWEO, souvenez-vous l'opérateur électricien alternatif dont les contrats n'étaient pas réversibles, est parti faire du (son ?) blé en Ukraine.

Selon le Canard Enchaîné de la semaine dernière, il dit d'ailleurs qu'il plante des céréales, là où les paysans disent qu'ils en sèment ! Donc, le métier, il ne connaît pas. C'est bien inutile : son métier à lui, c'est la finance.

Il vient de fonder AgroGénération dont voici le management et le conseil de surveillance, avec la coopérative Champagne Céréales : le film publicitaire de présentation, la composition de leur conseil d'administration et du comité de direction sont édifiants, (pas de doutes, la terre c'est affaire d'hommes !) ; il vient de louer 22 000 hectares en Ukraine, le "grenier de l'Europe", espérant atteindre les
100 000 ha dans 3 à 4 ans. Il compte distribuer de gros dividendes dès 2013 en revendant son blé, son colza ou son tournesol. Ce sera fonction des cours du marché : en effet, les engrais permettent d'éviter les fastidieuses rotations de cultures !

Personne ne dit que ces céréales et ces oléagineux iront nourrir le
monde : on peut en faire des agro-carburants ou nourrir des bœufs avec ! Rouler ou manger, peu importe, du moment que ça rapporte ! C'est juste de la spéculation. On revend à des courtiers selon les cours mondiaux qui ne peuvent que monter sur le long terme, puisqu'il y aura de plus en plus de bouches à nourrir et de réservoirs de voitures à remplir, c'est au choix. Or, l'humanité peut se passer de viande mais certainement pas de céréales (blé, riz, maïs...).

Les anciens kolkhozes ukrainiens sont en jachère (non exploités) et ne sont pas cessibles. La Russie en garde la propriété et les baux sont de 19 ans éventuellement renouvelables. Presque une génération : le temps d'appliquer des méthodes industrielles, de déverser des tonnes d'engrais et de pesticides, d'épuiser et tuer la terre en sous-payant la main-d'oeuvre. Dumping social et environnemental, sans états d'âme. Quand cela ne rapportera plus assez, sa holding ira investir dans autre chose de plus lucratif !

En plus d'être du néo-colonialisme, c'est une économie de la prédation, de l'accaparement, de l'avidité et du chacun pour soi. C'est irresponsable. Un milliard de terriens pendant ce temps, souffrent et meurent de faim.

Les puissants céréaliers nourrissent la planète ? C'est ce qu'ils prétendent. Or voici ce que dit une ONG hollandaise Mama cash sur l'Inde dans un article ICI en anglais (ex Women On Waves) dont je livre un paragraphe essentiel :

80 à 90 % de la nourriture en Inde est produite PAR LES FEMMES ! Mais les femmes ne sont pas propriétaires de la terre sur laquelle elles travaillent ; pire, dans la majorité des cas, elles ne sont même pas considérées comme fermières ou salariées ! Cela laisse les femmes dans une position vulnérable. Si elles perdent l'usage de la terre sur laquelle elles travaillent, il n'y a pas de compensation.

D'un côté des femmes qui tentent de nourrir leur famille, de l'autre des hommes prédateurs spéculateurs ! C'est la même chose en Afrique, des femmes exploitantes mais non propriétaires. Presque partout, elles sont concernées par l'insécurité foncière.

Rappel de quelques chiffres : Les femmes, c'est 52 % de la population mondiale, 10 % de la masse salariale et 1 % de la propriété de la planète.
80 % des femmes de la Terre sont agricultrices : elles pratiquent une agriculture extensive de subsistance pour se nourrir elles et leur famille, sans dommage pour l'environnement.


Tant que les contributions et profits apportés par les femmes aux sociétés humaines seront passés sous silence (dans les PIB nationaux, par exemple) au profit de compétitions imbéciles, de rendements maximum sans autre but que la seule performance avec les destructions que cela suppose, nous sommes condamnés à l'affrontement et une fuite en avant mortelle.

Pour en savoir plus quelques liens :

Le Républicain Lorrain
Les barons de la bourse (sic)
La France agricole
Les céréales
Le colza

Il faut noter que ces achats ou locations se font généralement dans des pays dirigés plutôt par des tyrans que des démocrates. Le consortium coréen Daewoo en 2008 a voulu racheter des terres malgaches (1,3 à 2,5 millions d'ha -j'ai trouvé les deux chiffres) pour y cultiver des palmiers à huile, sans prévenir les malgaches qui l'ont appris par les medias internationaux : l'opération s'est soldée par le renversement du président Ravalomanana.
La Chine fait la même chose avec l'Afrique article ICI pour faire de l'huile de palme et nourrir des animaux !

lundi 12 juillet 2010

La Halde s'autosaisit sur la retraite des femmes

La Halde va faire des propositions sur la réforme de retraites, concernant les femmes.
Les femmes vont subir de plein fouet la réforme en cours sur les retraites : salaires inférieurs de 20 % en moyenne, carrières incomplètes car elles occupent en majorité les emplois précaires, les temps partiels subis et les CDD, leurs carrières et leurs salaires sont toujours considérés comme appoint aux revenus du ménage, discriminations aux femmes enceintes qui ont du mal à réintégrer leur poste et à qui le congé maternité fait perdre du temps en matière d'évolution de leurs carrières donc de leurs salaires par rapport à leurs collègues masculins, difficulté à réunir les trimestres nécessaires : les femmes sont à 76 % bénéficiaires du minimum vieillesse, et elles perçoivent des pensions en moyenne inférieures de 40 à 47 %* à celles des hommes. Les recommandations de la Halde seront faites en septembre.

Liens : Interview de Madame Bougrab aux ECHOS
* J'ai trouvé en février dernier le chiffre de 47 % sur un tableau de l'Insee.

vendredi 9 juillet 2010

Samedi : Réunion !

Une méta-association (constituée d'autres associations) m'invite par mail à son AG (Assemblée Générale) et me joint le programme de la journée qui va de 10 H à 16 H, samedi. J'ai horreur des réunions où il ne se dit généralement pas grand-chose mais pour une fois, je sélectionne trois points qui m'intéressent et décide d'y aller. Il est hors de question que j'assiste à la journée entière. Je prends la précaution de téléphoner pour avoir des précisions complémentaires sur le lieu de RV (des locaux de fac que je ne connais pas) : on me dit que "c'est près d'un grand parking vide".

Et pour cause : en arrivant, je réalise que c'est assez normal puisque toutes les entrées en sont bouchées ! En me garant comme je peux sous une rangée d'arbres, j'identifie un des participants grâce à un autocollant sur sa voiture. Il me propose que nous allions ensemble au lieu de réunion. Il faut traverser un deuxième parking, une pelouse en friche, contourner le bâtiment en laissant à droite un tas de gravats laissé par la corporation du BTP, escalader une rampe d'accès pour handicapés dont le béton est à peine sec et se faufiler entre deux conteneurs poubelles ; ce faisant, je préviens mon accompagnateur que s'il faut en plus crapahuter sous un taillis et traverser un précipice sur un pont de singe, ma participation à la réunion est compromise. Et au fait, demandé-je, il n'aurait pas été plus simple de choisir comme lieu de réunion une maison des associations en ville, par exemple ? Réponse : un de nos membres connaît bien quelqu'un de la fac, nous y avons nos entrées ! Ah oui c'est vrai, les accointances masculines, j'oubliais, ça facilite tellement la vie, la preuve !

En rentrant dans le bâtiment, (j'espère avoir pris suffisamment de repères visuels pour ressortir de ce piège) nous sommes accueillis par un des organisateurs qui referme à double tour de clé dès que nous sommes à l'intérieur ; devant mon étonnement, il explique que 4 voitures ont brûlé la même nuit, il y a 15 jours sur le parking où je suis garée ! Bigre, c'est Chicago ce quartier : je commence à regretter l'équipée.

Dans la salle, on s'installe autour de tables minimalistes (un plateau 4 pieds) disposées en carré. Presque tout le monde est arrivé. Les hommes portent des pantalons, sauf un qui, prétextant je suppose été caniculaire et réchauffement climatique, est en short raduc, les pâturons à l'air et les doigts de pied confortablement étalés dans des sandales de moine, style François d'Assise, d'une élégance renversante. Au diable les dress codes, on est samedi après tout : casual wear permis !

Comme d'habitude, l'élément masculin est majoritaire : je compte (une de mes insupportables habitudes) 10 hommes pour 5 femmes. On s'assoit ; les retardataires arrivent. Le participant en short (raduc, surtout quand il est assis) prend ses aises en écartant les cuisses en triangle isocèle, l'ingénieure qui est en face de lui a, du coup, une vue imprenable sur son entre-jambe. De tous les participants, elle est la seule salariée, mais je pense qu'elle ne doit pas percevoir un salaire tel qu'il lui faille supporter cela ! Toutefois, l'occasion va lui être donnée de se concentrer sur autre chose : elle a en charge de faire le café et de veiller au réapprovisionnement : quelle chance, elle va pouvoir diversifier ses points de vue !

Ca commence un peu sur les chapeaux de roues, mais très vite, le rythme s'essouffle et devient languissant. Au bout de deux heures on en est à un point et la moitié de l'autre ! Du coup, comme je m'ennuie, j'ai le temps de penser que tous ces mecs ont bien de la chance d'avoir quelqu'une pour s'occuper de l'intendance : remplissage du congélateur et du garde-manger, ménage et entretien ! Ce qui me met immédiatement de mauvais poil et me fait monter la moutarde au nez : j'ai la faculté de m'énerver toute seule. De plus, c'est consensuel mou, voire baveux, tout ce que je déteste. L'ingénieure a manifestement, pour d'excellentes raisons, son voisin de droite dans le collimateur (c'est un concurrent invité), au vu des regards noirs latéraux qu'elle lui lance. Elle va lui envoyer deux flèches crescendo -en fait deux remarques justifiées- et se faire taxer d'agressive ; bon sang, mais c'est bien sûr, les femmes sont agressives !

Sentant venir la stase veineuse et l'ankylose de l'arrière-train sur ma chaise en bois, je me fixe 12 H 30 précises pour lever le camp, en espérant que mes trois points seront examinés. Ce qui n'arrivera pas, évidemment. Et ils se demandent POURQUOI on ne voit pas de femmes dans ces endroits-là ?

Donc, Messieurs, voici quelques tuyaux à titre gracieux pour réussir vos réunions :

Durée : 2 heures MAXIMUM : plus c'est court, meilleur c'est ;
Jamais de réunion après 18 heures, quel que soit le jour de la semaine ;
Se fixer 20 minutes par point à examiner et s'y tenir ; si vous n'atteignez pas de consensus et ne prenez pas de décision, report à la prochaine réunion, mais c'est un échec ;
Soyez brefs, précis et percutants ;
Ne vous censurez pas, dites ce que vous avez à dire poliment mais fermement, sans sortir du sujet ;
TENUE CORRECTE EXIGÉE ; les shorts ne vont qu'aux belles jambes et ne se portent pas en ville avec un marcel !
Les femmes NE FONT PAS et NE SERVENT PAS les cafés. JAMAIS. De toutes façons, vous avez au moins 1 000 ans de retard de service de cafés à rattraper !

Le lieu de la réunion doit être accessible et un plan d'accès complet est remis aux invités ;
Un lieu introuvable, à entrée dissimulée, dans un quartier prétendu hostile où on s'enferme à double tour, ça s'appelle un bunker ; ça ne favorise pas la sérénité ni l'ouverture d'esprit, ni la circulation
des idées ;
Les hommes ne mobilisent pas la parole et laissent parler les femmes ; une femme n'est pas obligatoirement agressive quand elle défend son point de vue ou demande des comptes : elle a juste du caractère, de la personnalité et elle a des résultats à rendre, comme vous ;

Proposez à votre compagne/compagnon de passer sur le chemin du retour au supermarché pour faire les courses, et promettez-lui de vous attaquer aussitôt rentré à la montagne de repassage qui attend depuis trois semaines.


Si vous observez tous ces points, je vous assure que cela va relativiser les enjeux et vous permettre de gagner un temps considérable pour faire autre chose ! Et il y aura un peu plus de femmes dans les parages.

lundi 5 juillet 2010

Féminité, santé, inégalité

L'infarctus du myocarde une maladie d'homme ?

Vu sur la chaîne Odyssée, une chaîne de télévision du groupe TF1, un documentaire allemand intitulé : Féminité, santé, inégalité. Edifiant.

L' infarctus du myocarde, première cause de mortalité chez les femmes ET les hommes, est diagnostiqué avec une à deux heures de retard chez les femmes par rapport aux hommes !
Facteur aggravant, les patientes appellent leur médecin généraliste au lieu du SAMU (les hommes eux appellent le SAMU !), elles perdent du temps, or la rapidité d'intervention dans l'artériosclérose coronaire est CRUCIALE.

Les symptômes seraient plus larvés, moins francs, chez les femmes : douleurs dans le dos, dans la mâchoire, nausées, difficultés respiratoires moins aigües, et enfin, comme elles ont la charge de la famille (des enfants, des grands-parents et... du chien ! ) elles ne s'accordent pas le temps de s'apitoyer sur leur sort et ne s'autorisent pas à s'arrêter !

Si vous ajoutez à cela qu'on pense généralement que les femmes sont à l'abri de ces affections à cause de leur système hormonal, vous pouvez obtenir des résultats catastrophiques en matière de mortalité. Et culturellement, elles craignent davantage le cancer du sein et de l'utérus ! Un fait : les femmes arrivent sur ces affections dix ans plus tard que les hommes, généralement après la baisse hormonale de la ménopause.

La deuxième partie de ce documentaire édifiant souligne les différences hommes / femmes jamais prises en compte dans les laboratoires pharmaceutiques : artère coronarienne plus étroite et plus sinueuse chez les femmes, transit intestinal plus lent, donc les médicaments restent plus longtemps dans l'intestin chez les femmes où ils ont davantage le temps de développer des effets secondaires toxiques, différence également de la teneur en eau entre le corps féminin et le corps masculin au détriment des femmes.

Les tests de médicaments sont majoritairement faits sur des groupes-tests masculins ! Il n'y a aucune obligation d'avoir des groupes mixtes ! Pour des raisons de commodité technique : les femmes sont en période de règles ou pas, sont enceintes ou pas, sont ménopausées ou pas. Chez les hommes, c'est plus simple, on n'a pas à tenir compte de toutes ces complications, puisqu'ils n'ont pas de règles, ne sont pas enceints et n'ont pas l'équivalent de la ménopause. Pire : les fameux tests sur animaux qu'on nous présente comme caution scientifique indispensable, alors que le modèle animal et le modèle humain ne sont pas comparables, sont fait sur des souris MÂLES ! Quand je pense qu'on nous casse les pieds avec des protocoles sci-en-ti-fi-ques !

Documentaire allemand par Béatrice Sonhüter - 52 minutes
Rediffusions : 6/7 - 16/7 - 21/7 - 30/7/2010
Malheureusement non disponible en vidéo sur le site, alors que c'est à voir pour sensibiliser les femmes à cette maladie et à la discrimination qui décidément frappe tout le temps et partout !
Programmes Odyssée disponible sur Canalsat, Numéricable, SFR, Bouygues, entre autres canaux...

En savoir plus : Le Figaro

jeudi 1 juillet 2010

Un milliard d'affamés et vie et mort industrielle des animaux d'élevage

La consommation de viande est partout un marqueur social qui signifie l'accès à l'aisance et à la richesse : dès qu'une classe moyenne émerge quelque part comme en Chine actuellement (et c'est évidemment une excellente nouvelle !), la consommation de viande s'accroît. Elle signifie aussi hélas l'arrivée d'une épidémie d'obésité, et de maladies cardio-vasculaires à court terme, parce que nos conditions de vie ont changé : la majorité des travailleurs ne font plus de travail de force.

Les boeufs, les poulets, les porcs de l'hémisphère nord sont nourris de tourteaux de soja brésilien (OGM) cultivés sur les décombres de la forêt amazonienne. Ou de colza et de maïs, protéines de légumineuses ou de céréales extrêmement gourmandes en eau. Il faut 7 protéines végétales pour "fabriquer" une protéine animale, 5 000 libres d'eau pour un kilo de boeuf contre 900 pour un kilo de pommes de terre.

Paradoxe, un milliard d'humains souffrent de la faim ou meurent de malnutrition en 2010, soit un sur sept !

Le paradoxe n'est qu'apparent. Le 20/80 inamovible jusqu'à maintenant, de la très mauvaise répartition des richesses sur terre : 20 % de la population mondiale utilise 80 % des ressources de la planète pendant que les 80 % restants n'ont accès qu'à 20 % des ressources. Les femmes et les filles sont les grandes perdantes du système, comme toujours !
Cultivatrices dans leur grande majorité, l'agriculture vivrière et de subsistance des femmes est concurrencée par l'agro-business mondial industriel et subventionné.

La FAO suggère de manger moins de viande pour des raisons d'économie de terres cultivables et de santé publique. Il faudra un jour choisir entre utiliser les terres arables pour cultiver des protéines végétales destinées à nourrir les animaux que nous mangeons, ou nourrir les milliards d'humains de la planète.

Liens :
Site de la FAO (Food and agriculture Organization) un département de l'ONU
Les nouvelles news relaient la prescription de la FAO
Libération février 2010



Une pétition pour éliminer la faim, ou en tous cas créer une opinion publique mondiale sur le sujet :





1billionhungry
1milliardd'affamés



Vie et mort industrielle des animaux d'élevage

En France, chaque jour des milliers d'animaux d'élevage sont abattus pour notre consommation : viandes, plats cuisinés, aides culinaires, cuisines de collectivités... sans parler du gaspillage auquel se livrent nos sociétés consuméristes, car une bonne partie est jetée !

Contrairement aux autres manufactures/usines qui assemblent des composants, les abattoirs sont des usines de "désassemblage" : le "produit" est étourdi, saigné, aussitôt saisi par des crochets, et débité en morceaux de plus en plus petits sur une chaîne de désassemblage. Depuis leur naissance jusqu'à leur mort, ces animaux dits de rapports sont réifiés, traités comme des objets ou des machines (théorie de l'animal-machine de Descartes sous la tyrannie duquel nous sommes toujours malgré les lois et règlements notamment européens, qui protègent les animaux), parqués sans voir le jour dans des élevage hors-sol à très haute densité, niés dans leurs besoins comportementaux, leur animalité et leur sensibilité d'êtres vivants. Quand vous achetez un morceau de viande au supermarché, tout est fait pour que "le référent soit absent" pour paraphraser Carole Adams -féministe universaliste et végétarienne- autrement dit, l'animal est absent du "morceau de viande" que vous achetez : fractionné, sans tête, posé sur une lingette absorbante dans une barquette de polystyrène sous un film protecteur étiqueté, plus rien ne réfère à l'animal vivant et sensible qu'il a été.

Les fusains qui suivent sont signés de David Myriam

Dernier regard avant...




... la mort industrielle



Lien : Art-engage.net